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Parcoursup 2021 : une orientation dans le brouillard

par Pierre Berthet le 20-01-2021

Parcoursup 2021 : Orientation dans le brouillard

A partir de ce 20 janvier, les lycéens peuvent formuler leurs vœux de formations supérieures sur Parcoursup. Les effets de la crise sanitaire et la réforme du lycée compliquent les choix des futurs bacheliers. Au risque d’accroître les inégalités.

Par Sylvie Lecherbonnier  Le Monde – 20 janvier 2021

Gaétan Retel, en classe de terminale spécialité mathématiques et sciences de l’ingénieur dans un lycée de Poissy (Yvelines), ne sait pas trop vers quelles études aller. « Je n’arrive pas à me concentrer pour chercher une information, je n’ai pas de questions qui me viennent », affirme-t-il après avoir assisté à quelques réunions d’information en ligne proposées par son lycée. Ce jour-là, sa mère, Cécile Ribet, a étalé sur la table du salon les brochures d’écoles d’ingénieur et d’IUT, réunies l’année dernière lors d’un salon où elle avait emmené son fils, alors en première. Impossible d’y retourner cette année : en cet hiver de pandémie de Covid-19, les événements de ce type ont été annulés. L’époque invite difficilement à se projeter dans l’avenir. Et pourtant, à partir de ce mercredi 20 janvier, les lycéens de terminale devront commencer à faire leurs choix sur la plate-forme Parcoursup. Les futurs bacheliers, ainsi que les étudiants en réorientation, ont jusqu’au 11 mars pour établir leur liste de vœux. Une tâche ardue à l’heure où tous les traditionnels rendez-vous de l’orientation sont bouleversés. Webinaires, tchats, visites virtuelles de campus remplacent les salons et les journées portes ouvertes organisées traditionnellement par les établissements. « Même si ces événements en ligne sont intéressants, on se sent très éloigné, et cela demande un énorme effort d’attention. Il est beaucoup plus difficile de se mettre les idées au clair juste avec des supports numériques », confie cette mère attentive et impliquée.

Nouveau bac

Amadou Boye, conseiller au Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ), à Paris, le constate : cette année, l’angoisse sur l’orientation « est plus forte ». « D’habitude, les journées portes ouvertes sont l’occasion pour les jeunes et leur famille d’aller sonder les différentes formations visées, de sentir l’ambiance et de mûrir leur choix. Ne pas pouvoir aller physiquement à la rencontre des établissements crée de l’inquiétude. » Ce centre d’orientation a d’ailleurs rouvert mi-décembre 2020, tout en continuant à répondre par tchat, e-mail et téléphone. Si le contexte sanitaire complique l’orientation des lycéens, il n’est pas le seul élément perturbateur de cette année singulière, année de la première édition du « bac Blanquer » : les traditionnelles séries ES, S et L ont été remplacées par de multiples combinaisons de spécialités et l’examen terminal allégé et remodelé. …..