Réunis à l’École hôtelière de Paris – lycée Jean Drouant (XVIIe), professionnels de l’hôtellerie-restauration, enseignants et associations ont débattu d’un enjeu central : faire de l’inclusion un pilier du secteur. Un oeil en salle faisait partie de cette table ronde.
Initiée par Freddy Zerbib, président de l’association Speak You, avec le soutien de Michel Lugnier, inspecteur général de l’Éducation nationale, cette table ronde a mis en lumière la nécessité d’une hôtellerie plus accessible et représentative de la diversité de notre société. Malgré une ouverture naturelle à la diversité, le secteur reste confronté à des inégalités persistantes : difficultés d’accès à l’emploi pour les personnes en situation de handicap, manque d’aménagements adaptés, ou encore absence de formation aux enjeux de diversité. Pourtant, les chiffres sont parlants : les entreprises engagées en faveur de l’inclusion constatent une hausse de leur productivité et une meilleure fidélisation de la clientèle.
Quelles pistes concrètes ?
Parmi les leviers identifiés :
- Recrutement diversifié : Mettre en place des politiques de recrutement inclusives, favorisant l’accès à l’emploi pour les personnes en situation de handicap, les jeunes issus de milieux défavorisés ou encore les seniors
- Formation du personnel : Sensibiliser et former les équipes aux questions de diversité, de lutte contre les discriminations et à l’accueil des clients de toutes origines, croyances et orientations
- Accessibilité universelle : Concevoir des espaces adaptés aux besoins spécifiques, qu’il s’agisse d’un client en fauteuil roulant ou d’un parent avec un jeune enfant.
- Communication responsable : Adopter des campagnes publicitaires et des messages qui reflètent la diversité des clients et valorisent une image moderne et inclusive
Des initiatives inspirantes
Certains groupes hôteliers et établissements indépendants mènent déjà des actions exemplaires : chartes diversité, partenariats associatifs, formations internes pour réfugiés, ou encore collaborations avec des acteurs de l’économie solidaire. Tous les acteurs présents l’ont souligné : seule une mobilisation conjointe – professionnels, formateurs, institutions, clients – permettra de faire de l’hôtellerie un véritable moteur d’inclusion sociale. « L’hospitalité doit être universelle. Il est temps que nos établissements incarnent réellement les valeurs d’accueil, d’écoute et de respect », a résumé Freddy Zerbib en conclusion.
Regarder la table ronde en vidéo :
L’association Speak You organise des formations dans les lycées hôteliers pour apprendre à bien accueillir et servir les personnes déficientes visuelles
Quarante-cinq élèves et professeurs de l’école hôtelière de Paris (Voir le site du lycée dans la carte des établissements de la filière de formation), ont suivi une formation intensive pour apprendre à servir les repas, les présenter, tout en s’adaptant au handicap visuel. Des réflexes mis en pratique à l’issue de la table ronde au restaurant d’application du lycée Jean Drouant. Sur la photo, les élèves du lycée Jean drouant ont reçu leurs diplômes Speak You.
Prendre les commandes, servir les repas, se montrer aux petits soins des clients. Dans la restauration, l’attention aux détails s’impose. Mais face à des situations de handicap, les réflexes ne sont pas toujours les bons. Pour que les personnes malvoyantes et aveugles retrouvent ou découvrent les vrais plaisirs d’un déjeuner en extérieur, Freddy Zerbib a décidé de former les professionnels.
Les élèves se concentrent pour appliquer tous les conseils donnés par son formateur Freddy Zerbib. « On se présente et on pose la main sur l’épaule« . Des réflexes contrintuitifs. « Dans l’hôtellerie, nous apprenons à ne pas toucher le client, mais là, avec des clients déficients visuels, le tactile fait partie de leur vie !«
Sur la nappe, un menu audio donne l’entrée, le plat et le dessert en appuyant sur un bouton. C’est comme ça que les serveurs peuvent aider les personnes déficientes visuelles à repérer leurs couverts, les assiettes. « Le verre de vin pour un aveugle sera à 1h, pour ne pas laisser tremper la manche dans la sauce !
